Meeting artists that you love. Bad idea. Don't. || PV Isaac

OOTD || Certains appellent cela un vestige de son ancienne vie. D’autres diront que de côtoyer autant de morts et devoir porter un uniforme informe ne peut que jouer ainsi sur le cerveau. Peu importe la raison, Adore s’en fiche pas mal, ce qui compte est qu’elle se sente bien et jolie ! C’est pourquoi, même si elle n’a pas de buts spécifiques pour sa journée, elle a pris le temps de bien se coiffer, se faire un maquillage discret et a choisi d’enfiler de jolis vêtements. Un sourire accroché aux lèvres, elle se laisse transporter par le fil de son instagram. Ses amis ont l’air heureux, épanouis. C’est tout con, mais ça lui fait chaud au cœur. Aussi simplement que cela, sa journée se voit être embellie. Elle remercie le barista qui dépose le café, qu’elle avait commandé quelques minutes plus tôt, sur sa table et retourne à ses petites affaires sur son téléphone. Tant qu’à traîner dans le coin en ce beau jour de repos, elle en profite pour envoyer une invitation à déjeuner à une amie qui travaille non loin. La réponse ne se fait guère attendre, comme Amore si attendait. Cette copine est scotchée à son téléphone, pour le meilleur et pour le pire ! L’ancienne actrice a appris à ne plus trop relever et plutôt se concentrer sur les aspects positifs de ce comportement qui en dérange plus d’un. Son amie lui donne rendez-vous … à un bar ? La jeune femme haussa un sourcil en lisant cette réponse.

Certes, il est 17h00 quelque part dans le monde, mais… n’est-il pas un peu tôt ?

Son amie n’a jamais été vraiment portée sur la bouteille, de ce qu’en sait Luna. Peut-être que sa correspondante a des talents cachés de télépathie, parce qu’elle ajoute assez rapidement que c’est parce qu’elle doit passer y chercher quelque chose qu’elle y avait oublié à sa dernière visite. Il semblerait qu’il y ait toujours des vestiges de bonté et d’honnêteté, en ce bas monde, puisque le barman a composé le numéro qui était collé au dit oubli et qu’ainsi, de belles retrouvailles auront lieu. Adore se demande bien de quoi il s’agit, mais n’insiste pas. Elle le saura bien en allant la rejoindre !


L’heure du rendez-vous approchant, les talons de la brunette résonne déjà contre le sol dur des escaliers menant à l’intérieur du bar. L’endroit est pratiquement désert, mais elle ne peut qu’être décontenancée en en découvrant l’état. L’œil expert n’a aucun mal à imaginer le travail de nettoyage dont auront besoin les lieux ! Du verre cassé, de l’alcool, deux chaises éclatées, quelques gouttelettes de sang, des employés découragés… Sa main va naturellement à son téléphone, alors qu’elle fait attention à où elle met les pieds en s’avançant.

-« Tout va bien ? Vous voulez que j’appelle la police ? » demanda-t-elle, tout naturellement.

Les employés l’avaient probablement fait, mais sait-on jamais, parfois… sous le choc, on en oublie tout et n’importe quoi. Quelqu’un était-il venu les braquer ? Une simple bagarre ? Mais qui pouvait être en état de se battre, à midi moins le quart, alors qu’il faisait un temps merveilleux dehors ? Beaucoup trop de gens, sûrement. Cependant, elle était en repos aujourd’hui et respectait donc sa règle d’or : « Tout le monde est heureux quand elle a congé, on ne pense pas au côté obscur de la vie ! » Adore s’était arrêtée près du comptoir, remarquant un autre homme qui revenait dans la pièce. Il semblait en piteux état, mais comme les employés ne lui hurlaient pas de quitter les lieux et n’essayaient pas de faire comprendre à la jeune femme qu’il les mettait en danger, elle le prit pour une victime.

-« Hey ? Ça va… ? » lança-t-elle d’abord, ne voulant que se montrer gentille. « Woah… Vous avez une sale gueule ! » commenta-t-elle en grimaçant, avant de demander à un employé s’ils avaient une trousse de premiers soins.

Si elle penchait légèrement la tête, plissait les yeux et faisait abstraction du sang, des hématomes et des enflures… AH ! Mais elle le reconnaissait ! C’était la voix d’ange du net !

OOTD || Son amie avait choisi de lui donner rendez-vous dans ce bar, affirmant que c’était un endroit très chouette. La première impression qu’en avait la jeune femme n’était pas exactement dans le même sens. Les éclats de verre au sol, les chaises retournées, quelques gouttelettes de sang… Adore avait plus l’impression de débuter quelques minutes supplémentaires de boulot que d’entrer dans un endroit de détente. Heureusement, les employés ne semblaient rien avoir. Personne ne semblait être en état de choc ou en danger non plus. Elle pouvait donc rester calme et ne s’inquiétait pas plus que cela. Des batailles dans des bars, ça arrive tout le temps. L’alcool, les esprits échauffés, les connards… il ne faut pas grand-chose pour que tout n’explose. C’est tout naturellement qu’elle a proposé d’appeler la police. Elle n’a pas envie de travailler, mais comme il n’y a pas eu de meurtres ou rien du genre, ce n’est pas son équipe qui s’en occuperait. Puis, selon elle, c’est son devoir de citoyen que de s’assurer que tout le monde ne se sente en sécurité, ce n’est pas compliqué.

Lorsqu’elle voit une personne amochée revenir, elle en conclut qu’il s’agit de la victime. Personne ne semble le craindre, il n’apparaît pas comme un danger pour les autres. Tout naturellement, Adore lui demande si tout va bien. Elle n’a de l’infirmière que la tenue sexy, quelque part dans ses affaires à la maison, mais cela ne l’empêche pas de connaître le minimum pour soigner quelqu’un.

-« Pardon ? De quoi je me mêle ? »

-« Visiblement, de la vie d’un inconnu, si vous n’aviez pas compris le principe. » répondit-elle, calmement pour sa part.

S’il en avait d’autres des questions connes, elle en avait des tonnes de réponses du même niveau ! Entre les journalistes chiants, les paparazzis, puis les policiers condescendants… Amore avait eu son lot de pratique en la matière. L’actrice regretta un peu sa réponse en voyant la sale tête qu’il avait et s’inquiéta pour lui. Elle ne serait sûrement pas de bonne humeur non plus, si elle se retrouvait dans cet état.

-« Occupez-vous de vos affaires. Je peux soigner ma sale gueule tout seul. »

-« Oui, bien sûr. Ça se voit… » répliqua-t-elle en roulant des yeux.

Mais bon, on ne peut forcer quelqu’un à recevoir d’aide s’il n’en veut pas. La jeune femme pousse un soupir, puis vient s’asseoir à une chaise voisine. Son rendez-vous a quand-même lieu ici. Elle regarde d’ailleurs sur son téléphone, son amie lui a envoyé un message pour lui dire qu’elle est en chemin, mais sera en retard. Classique. Adore range son cellulaire et se commande un cocktail. Son regard revient sur le Coréen. C’est plus fort qu’elle, elle a tellement écouté les vidéos de ses chansons… Erreur idiote, elle le sait.

-« Vous êtes sûr que vous savez ce que vous faites ? Ça ne guérira pas bien et prendra mille ans, si vous continuez comme ça… » commenta-t-elle, parlant toujours aussi doucement.

OOTD || Bien qu’Adore ne nourrisse une profonde affection pour l’amie qui devait la rejoindre, en ce moment, elle était plutôt découragée par le manque de ponctualité de cette dernière. La jeune femme savait très bien à quelle heure elles étaient supposées se retrouver et ce n’était pas très compliqué de s’y rendre ! En plus, l’ancienne actrice lui avait laissé le choix de l’heure ! Elle avait fait exprès, se disant qu’ainsi, l’autre devrait être à l’heure. Et pourtant, non. La belle arrivait dans ce qui ressemblait à une scène de crime mineure. Cette comparaison ainsi que les réflexes qui s’étaient naturellement animés en elle, lui prouvant qu’elle passait peut-être trop de temps au travail, ces derniers temps. Elle y trouve un homme qu’elle reconnaît comme étant la voix de l’ange dont elle a souvent regardé la vidéo sur Youtube. Chose qu’elle ne fera plus, puisqu’il a une personnalité merdique. Pourquoi a-t-elle un arrière goût amer de déjà-vu ? Ah ! Parce qu’il arrive bien trop souvent que les gens talentueux aient les pires manières de se comporter. Considérant qu’elle est douce comme un sucre, peut-être n’avait-elle aucun talent, finalement. À moins qu’elle n’ait été une exception à cette règle.

-« Et en quoi ma vie vous concerne ? »

-« Ça va l’agressivité ? On se calme ? » lança-t-elle d’abord, ne comprenant pas pourquoi il s’en prenait à elle comme ça. « Ce n’est pas moi qui vous ai mis dans cet état. Je ne vous ai pas demandé de me raconter toute votre vie, ni même comment ça vous était arrivé. J’ai juste demandé si vous aviez besoin d’aide. » lui rappela-t-elle puisque le coup à la tête semblait l’avoir atteint au niveau des perceptions.

Si elle s’était montrée intrusive et lui avait fait un interrogatoire de police, elle aurait pu comprendre. Cependant, ça n’avait pas été le cas et ses réactions lui semblaient excessives. Adore décide de l’ignorer et de plutôt prendre place à la première chaise qu’elle voit. Cette dernière se trouve près de lui, mais tant pis hein. Le monde ne tourne pas autour de sa personne et malheureusement, il s’avère qu’elle voit mieux la porte depuis cet endroit. Ainsi, la jeune femme ne devrait pas rater l’arrivée de son amie. Elle aurait bien envie de lui proposer de se retrouver ailleurs, mais ce serait un plan pour que l’autre ne soit encore plus en retard ! Il vaut donc mieux l’attendre ici. La brunette aurait envie de se gifler, tant elle s’énerve à s’entêter à vouloir aider le malcommode. C’est que contrairement à lui, elle est portée à aider les autres, plutôt qu’à les attaquer.

-« Peut-être, mais c’est moi que ça regarde non ? »

Pourquoi elle avait même essayé ? Parce qu’elle était stupide. Ne s’attendait-elle pas à une réponse du genre ? Oui. Elle ne pouvait donc n’en vouloir qu’à elle-même.

-« Si j’avais envie de me faire soigner, ce n’est pas à la première inconnue qui passe que je demanderais. »

Plutôt que de la piquer, sa réponse eut le don de la faire sourire. Adore était contente de n’être qu’une inconnue. Certes, elle ne se fait plus autant reconnaître qu’avant, mais avec la vague de nostalgie et cette idée folle de faire un remake de sa série, l’ancienne actrice revoit sa popularité monter malgré elle. Être anonyme est un luxe qu’on ne lui offre pas toujours. Plutôt que de continuer à donner des coups d’épée dans l’eau, la jeune femme se contenta de hausser les épaules et remercia le barman qui lui donna son verre. Elle n’avait pas envie de briser ce voile qui l’enrobait. Il n’avait pas besoin de savoir qu’elle avait les qualifications nécessaires pour le soigner un minimum. Il ne voulait apparemment pas le savoir et continuer cet échange ne serait qu’une perte d’énergie inutile. Vivement que son amie n’arrive...