Sorry !!! I didn't know... || PV Luca

OOTD || Le décolleté, ça va ? Il n’est pas trop plongeant ? Ça ne fait pas trop « Viens, on se loue une chambre d’hôtel et je te kidnappe dans un hamac. » ?

Adore hoche la tête en replaçant encore son chemisier, alors qu’elle fixe le reflet que lui offre le miroir. C’est qu’elle était bien naïve, elle. Inviter un homme coréen à manger des ramens, après une affaire ! Certes, ses intentions étaient pures et innocentes. Un brin gourmandes, oui, mais pour la nourriture ! Elle avait vraiment envie de se taper un bol de ramens instantannés, quand elle le lui avait proposé cette nuit-là ! C’est d’ailleurs ce qu’elle leur avait préparé, y ajoutant une tranche de fromage et quelques petits trucs comme elle les avait vu faire dans un drama. Parce que oui, elle aime bien regarder ces séries. Amore comprend quelques mots, par-ci, par-là, à force, mais ne clamera pas être une pro de la culture coréenne pour autant. Donc, quand son ami lui a expliqué le sens que les Coréens accordent à cette phrase… quelle n’a pas été sa surprise ! Elle qui pensait naïvement que « Netflix & chill ? » était international ! Voilà qui explique la drôle de tête qu’avait fait Luca, la fois suivante où elle l’avait revu !

Complètement gênée et embarrassée, la jeune femme s’était empressée d’envoyer un message au policier. Ils devaient se voir, elle avait quelque chose à lui dire. Elle aurait pu lui dire par textos ? Peut-être bien. Mais, c’est que la brunette préfère parler en personne aux gens. Les messages écrits laissent trop de place aux malentendus et qui sait comment sa femme pourrait se tromper sur leur relation, si elle tombait dessus ! Adore ne connaît pas très bien Na Young encore, mais elle n’a certainement pas envie de commencer une relation avec elle de la mauvaise manière. Ils s’étaient donc donnés rendez-vous aujourd’hui, dans ce lieu qui semblait charmant. C’est qu’elle a pensé qu’elle aurait besoin de support moral ? Ou d’encouragement ? C’est qu’elle a peur de se mettre dans une situation embarrassante ou de se mettre la honte. Sa relation avec Luca est importante à ses yeux, puisqu’il a été le premier policier avec qui elle s’est liée d’amitié. Donc, les chats seront là pour alléger l’atmosphère et lui dire qu’elle peut le faire !

Parce qu’elle peut le faire ! Ce sera simple !

Amore essaie encore de s’encourager, puis soupire avant de remettre une mèche de ses cheveux en place. L’heure du rendez-vous approche. C’est mignon d’être arrivé vingt minutes en avance, mais en passer quinze dans les toilettes, à se cacher et demander de la force à son reflet, ce l’est moins. Elle finit donc par s’asseoir et aller s’installer à une table à l’écart. Même si sa célébrité ne date pas d’hier, il lui arrive encore d’attirer l’attention malgré elle et elle n’apprécie pas toujours.

Un sourire maladroit s’étire sur ses lèvres lorsqu’elle voit Luca entrer dans le café et elle lui fait signe de la main.

-« Hey ! Tu n’as pas eu trop de mal à trouver l’endroit ? Ça a été ? » demanda-t-elle, essayant d’être naturelle.

Luca n’avait pas la moindre idée de ce qui traversait l’esprit de sa collègue actuellement. Jamais il n’aurait pu imaginer que cette dernière se prenait la tête pour des futilités à propos de sa culture d’origine. Bien qu’il était coréen et qu’il s’intéressait aux coutumes du pays du matin calme, le jeune homme se considérait avant tout plus comme un américain qu’autre chose. Il avait été élevé aux Etats-Unis, cela n’avait de ce fait rien d’étonnant bien que, oui, il gardait certains aspects de la culture coréenne. Hors non quand Adore lui avait proposé de se retrouver autour d’un café, lui n’avait songé qu’à une rencontre entre amis, qu’un intermède pour passer un peu de temps ensemble puis discuter de tout et de rien. Il ne s’était pas inquiété et c’était en toute innocence qu’il avait pris la direction du lieu de rendez-vous, profitant d’une pause au travail pour passer du temps avec sa camarade.
Même si cela faisait déjà quelques mois, l’officier était heureux d’avoir pu retrouver les rangs du commissariat et travailler à nouveau comme avant. Il avait conscience que sa femme s’inquiétait plus qu’autrefois et c’était bien le pourquoi le jeune homme essayait de faire attention, de la rassurer également. Il n’effectuait pas un métier facile et il lui arrivait parfois de se mettre en danger donc il la comprenait tout autant qu’il s’excusait de ne pas être en mesure d’arrêter. Probablement qu’il le ferait si elle le lui demandait néanmoins il savait mieux que quiconque que ça serait difficile pour lui de passer à autre chose. Il s’était tant investi dans son boulot que devoir rendre le badge et claquer la porte, il ne le voulait pas ; la simple idée d’y songer lui donnait froid dans le dos et le déprimait. Na Young était compréhensive, il lui était reconnaissant pour cela et c’était bien d’ailleurs la raison pour laquelle il s’attelait encore plus à faire attention de ne pas se mettre en danger inutilement.

C’était sur cette pensée, un sourire naissant au bord de ses lèvres, que le jeune homme avait marché avant d’arriver finalement à destination. Sa collègue était déjà arrivée et il n’avait pu que la saluer d’un simple signe de main, s’approchant ensuite de la table où elle était installée. « Non ça va, ce n’était pas trop compliqué. J’avais regardé sur le portable avant, histoire d’être sûr de ne pas me perdre. » Bon dans le pire des cas, il aurait enclenché le GPS mais il était content de ne pas avoir eu besoin de le faire. « Tu vas bien ? » L’avait-il interrogé tandis qu’il tirait sa chaise afin de s’asseoir en face d’elle. « Tu attends depuis longtemps ? » Il espérait ne pas l’avoir trop fait poireauté mais au vu de l’heure qu’afficher sa montre, il était visiblement dans les temps.  

OOTD || Nerveuse ? Un tout petit peu, autrement, ce ne serait pas drôle sinon ! Adore connaît pourtant bien son ami. Elle sait que s’il est venu chez elle pour manger les ramens, ce n’était pas parce qu’il voulait tromper sa femme. Si jamais ses intentions avaient vraiment été d’un ordre déplacé qu’elle n’arrive même pas à imaginer, elle ne doute nullement que Luca aurait refusé. Au final, elle voulait vraiment déguster des nouilles instantanées et relaxer avec son ami. Simplement se changer les idées, rire un peu et se détendre. C’est qu’elle en avait parfois besoin. Même si elle faisait ce travail depuis quelques années maintenant, il lui arrivait de vivre des périodes plus difficiles et d’avoir plus de misère à s’y faire. Bien sûr, l’ancienne actrice ne se plaignait jamais à voix haute et se gardait bien d’en parler. Cependant, elle se montrait un peu plus sociale et essayait davantage de se tenir occupée, afin de ne pas trop réfléchir, dans ces moments. L’ancienne actrice ne savait pas trop comment en parler à ses amies. Personne n’avait vécu la perte qu’elle avait vécu, personne ne pouvait donc vraiment comprendre que son job, bien que thérapeutique, lui pesait parfois plus qu’il ne le devrait. Luca était un de ses quelques amis à qui elle pouvait parler des affaires, des meurtres et de leur job, en sachant qu’il comprenait un minimum d’où elle venait.

C’est pourquoi elle tenait à mettre les choses au clair. En vrai, Adore ne sait même pas si le policier a cru qu’elle avait d’autres intentions… Peut-être qu’elle stresse pour rien. Ils se connaissent assez bien et si quelque chose avait eu à naître en eux, il y a longtemps que cela se serait fait. Luca la voit comme une bonne amie… qui invente des histoires qui pourraient la faire interner. Elle le voit comme un bel uniforme qui a surmonté une horrible indigestion, suite à la quatrième affaire sur laquelle ils ont travaillé. Dans les deux cas, on s’attache, mais ce n’est pas mignon et ça ne donne pas de papillons dans le ventre. Le voilà d’ailleurs qui arrive, l’air en pleine santé. Luna sent la nervosité l’enlacer d’un coup, mais elle sourit et le salue, tentant d’être naturelle.

-« Non ça va, ce n’était pas trop compliqué. J’avais regardé sur le portable avant, histoire d’être sûr de ne pas me perdre. »

La demoiselle hoche la tête, se disant que ce café n’est pas le plus caché du monde qu’elle connaisse non plus.

-« Tu vas bien ? »

-« Hein ? Ah… Je dors un peu mal, dernièrement… mais ça va ~ et toi ? » demanda-t-elle avec un petit rire nerveux.

Luca n’avait probablement même pas remarqué, mais elle sentait la boule de stress, tout d’un coup et cela la rendait plus à même de trop parler. Il n’était pas la cause de ses insomnies et elles passeraient comme elles le font toujours. Ce n’était donc pas une réponse qui devait tant surprendre son ami.

-« Tu attends depuis longtemps ? »

-« T’inquiètes pas pour ça, j’étais en bonne compagnie ! » répliqua-t-elle avec un sourire sincère, en lui indiquant les chats d’un petit coup de tête.

Elle attrape les menus que le serveur était venu lui apporter à son arrivée et en tend un à Luca. D’abord, Adore pensait aborder le sujet quand ils auraient commandé… mais… finalement, elle se monte trop la tête. Elle dépose son menu sur la table et lève les yeux pour plonger son regard coupable dans celui de son ami.

-« Je voulais te dire que je suis désolée pour l’histoire, je ne savais pas que ça avait une autre signification ! Je comprends que tu aies tiré cette drôle de tête quand on s’est revus après, mais je te jure, pour moi, t’es mon meilleur ami policier ! T’es asexué et tu ne supportes pas la bouffe mal cuite ! » déblatéra-t-elle trop vite, visiblement désolée.

Non, en arrivant et en posant son regard sur son ami, Luca n’avait aucunement remarqué le désarroi de son amie. Comment aurait-il pu penser qu’elle se torturait l’esprit depuis quelques temps à cause d’une histoire de ramens ? Dans sa tête à lui, c’était déjà oublié puisqu’il n’avait même pas fait le rapprochement avec les vieilles coutumes coréennes. S’il était coréen d’origines, que ses parents l’avaient élevé en utilisant les deux cultures qu’ils connaissaient, il se considérait plus américain qu’autre chose. Ce n’était pas qu’il reniait son pays d’origine, c’était simplement qu’il avait grandi aux Etats-Unis donc il était forcément plus familier avec les traditions de ce pays. Certes, c’était vrai qu’il avait malgré tout quelques habitudes à cause de valeurs majoritairement asiatiques toutefois il ne se pliait pas à tous les détails non plus. Il n’aurait jamais pu deviner qu’Adore se prendrait plus la tête que lui à ce sujet. Lui s’attendait à passer un agréable moment entre amis, et c’était en toute innocence qu’il s’était présenté à elle, le sourire aux lèvres, avant de lui demander comment elle allait. C’était à sa réponse que l’officier avait commencé à s’interroger puis à l’observer en détail ; sa camarade n’était finalement pas comme à son habitude et il n’était pas en mesure de deviner simplement en la regardant. « Comment ça se fait ? » L’avait-il alors questionné, inquiet malgré lui. « Pour ma part, je vais bien. » Le pire était derrière lui désormais, il avait repris le cours de sa vie il y avait déjà quelques mois et ça lui faisait un bien fou. Il avait même du mal à croire à tout ce bonheur d’ailleurs, tout lui paraissait si irréel qu’il avait l’impression que c’était trop beau pour être vrai. Et pourtant.

S’installant à table, il avait souri de plus bel à la réponse de la jeune femme. « C’est sympa comme endroit ici. » L’amoureux des animaux qu’il était ne pouvait qu’apprécier la présence de chat à ses côtés, ça avait le don de le détendre sans qu’il n’en ait obligatoirement le besoin. Après l’avoir remercié pour le menu, il avait commencé à le lire, réfléchissant à ce qu’il allait bien pouvoir prendre néanmoins sa camarade le coupa dans sa contemplation. A son tour, il avait reposé sa carte afin de la regarder lorsqu’elle lui parlait, ne saisissant pas du tout ce qu’elle racontait et la lueur perdue dans ses pupilles le démontraient parfaitement. « Euh… » Ses doigts s’étaient mis à gratter l’arrière de sa tête, légèrement gêné de ne pas comprendre ce qu’Adore déclarait. « Qu’est-ce que tu racontes ? » Evidemment que non, Luca n’avait pas encore fait le rapprochement, comment aurait-il pu ? « Je ne vois pas de quoi tu parles. Quelle histoire ? » Etait-ce de sa faute ? Est-ce que son amie pensait sincèrement l’avoir vexé à un moment ou un autre ? Il en était vraiment désolé si c’était le cas parce que, non, il n’avait jamais rien eu à lui reprocher et c’était bien le pourquoi il était autant perdu en cet instant.

OOTD || Bien qu’elle était nerveuse, Adore était contente de poser les yeux sur son ami. Il avait l’air d’aller bien et ne tirait pas la même mine perturbée que lors de leur rencontre suivant les fameux ramens. Peut-être qu’il ne lui en voulait plus trop ? À moins que ce ne soit les bouilles adorables des chats qui n’aident à améliorer la situation de la demoiselle. Elle n’en douterait pas une seconde, ils sont si adorables. Un vient d’ailleurs se frotter contre sa cheville, alors qu’elle essaie de garder son calme et penser rationnellement. Peut-être devrait-elle attendre qu’ils aient commandé avant de se lancer dans la discussion pénible ? Mais son cœur bat si rapidement et si fort, tiendra-t-elle vraiment jusque là ? Elle tente de commencer par des banalités, ne souhaitant pas non plus agresser son pauvre ami avec sa culpabilité. L’ancienne actrice ne lui cache pas que le sommeil la fuit dernièrement, bien que cela n’ait aucun lien avec leur histoire actuelle. Les insomnies ont toujours fait partie de sa vie, allant et venant à leur gré.

-« Comment ça se fait ? Pour ma part, je vais bien. »

Elle sourit d’abord, rassurée de l’entendre dire qu’il va bien. L’hésitation fait une petite balade sur ses traits, puis elle soupire en baissant les yeux.

-« Rien d’énorme… Juste une scène de crime sur laquelle j’ai travaillé dernièrement qui me hante un peu plus que les autres… Je n’arrive pas à la bloquer comme je le fais, normalement. Aucune de mes histoires ne fonctionnent… mais ça passera bien. » admet-elle finalement, peu fière d’admettre cette faiblesse.

La brunette le lui partage toutefois, parce qu’elle se doute que lui aussi a parfois des enquêtes qui l’affectent plus que d’autres. Il n’a pas vécu les mêmes traumatismes, son parcours fut différent, mais cela ne l’empêche pas de comprendre l’essence du problème. Luca ne lui dira pas d’abandonner le métier pour autant, sachant que cela fait partie des inconvénients qui viennent avec. Puis, la jeune femme n’est pas dans l’incapacité de travailler pour autant, elle arrivera bien à remonter la pente. Ils s’installent tous deux, après qu’elle l’ait rassuré à son tour, non, elle n’a pas attendu très longtemps.

-« C’est sympa comme endroit ici. »

Son expression s’attendrit alors qu’elle tend la main pour caresser la boule de poils qui est encore venu la voir. Les animaux sentent définitivement le stress et sont d’une douceur que les humains ne méritent pas toujours, venant à leur secours pour les réconforter.

-« Ouais, j’aime beaucoup venir ici… » partage-t-elle simplement, contente de lui avoir fait découvrir l’endroit.

Sa main quitte le rassurant pelage pour attraper le menu, revenant à son objectif premier. Après tout, elle voulait lui en parler après avoir passé la commande… mais plus le moment décisif approche, plus elle panique et c’est ainsi qu’elle finit par céder et tout déballer. Elle se sent coupable et craint sincèrement d’avoir atteint leur amitié, qu’elle chérit tant, à cause d’une stupide erreur !

-« Euh… Qu’est-ce que tu racontes ? Je ne vois pas de quoi tu parles. Quelle histoire ? »

Vraiment ? Adore se sent rapetisser sur sa chaise, encore plus mal de devoir expliciter sa bavure impardonnable. Elle joue avec le menu, occupant ses mains trop nerveuses.

-« J’ai regardé un drama avec Min Kyung, la semaine passée… et dedans, il y avait une scène où la fille proposait au gars de manger des ramens… » commença-t-elle, visiblement embarrassée, mais s’efforçant à relever les yeux vers lui. « Et je te jure qu’avant, j’avais ZÉRO idée que de proposer des ramens voulait dire … hmm… “netflix and chill”... PARCE QUE SINON, JE T’AURAIS JAMAIS PROPOSÉ. T’ES MARIÉ ET T’ES MON UNIFORME PRÉFÉRÉ ET C’EST JUSTE… OMG EW NON… ! PAS TOI ! » expliqua-t-elle, beaucoup trop expressive sur le dégoût que l’idée de devenir intime lui suscitait.

Coucher avec Luca, dans sa tête, rimait à coucher avec de la famille. Elle ne vient pas d’Alabama, ce n’est absolument pas une idée qui la charme. Il est certes séduisant, mais son uniforme aussi et Adore n’aurait pas envie de quoique ce soit avec le tissu bien construit. Si l’homme avait encore un quelconque doute sur les intentions de sa collègue, elles ne sont on ne peut plus claires, alors qu’elle semble malade à la simple idée de balader ses doigts sur son corps interdit.

-« Le travail serait trop chiant sans toi… mais je ne nourris pas ces sentiments à ton égard… et je ne voulais pas que tu te méprennes et t’éloignes, parce que tu aimes ta femme et tout… » reprit-elle, sentant son coeur se briser à l’idée de perdre son meilleur ami d’uniforme.