Retrouvailles. / Jade

Les galas de charités sont malheureusement le fer de lance de nombreuses ONG qui souhaitent récoltés des fonds. Ces évènements où la bourgeoisie se rencontre autour de mets savoureux et des boisons hors de prix est un bon faire valoir pour la majorité d’entre elle. Il n’y a rien de militant de ces soirées, mais elles ont pour principe de faire croire à ceux qui y participent qu’ils sont de véritables défenseurs des opprimés et que leur présence en est la preuve. Enfin pour la plupart de ses familles bourgeoises, il s’agit juste de signer un chèque avec des zéros assez conséquents pour espérer une réduction d’impôts à la fin de l’année. Le reste n’a guère d’importance sauf si le bourgeois désire savoir ce qui est fait de son argent et fait pression pour avoir une vision claire de ce qui a été fait, comment et par qui. Parfois ces donateurs deviennent les pires, car pour satisfaire leur égocentrisme, les ONG font des pieds et des mains pour répondre à leur exigence et peuvent parfois perdre un temps considérable sur le terrain. Parfois même les directions des ONG se perdent dans les strass et paillettes de ces évènements mondains, coutant excessivement chers et qui enlève des deniers pour l’action du terrain. Jade en sait quelque chose. C’est une réalité avec laquelle elle jongle depuis qu’elle a lancé son ONG. Ce soir, elle n’est pas au cœur de l’action. Elle a revêtu son habit d’héritière de la famille Maxwell pour représenter son père. Ce soir, elle sera celle qu’il glissera un chèque dans l’urne prévue à cet effet qui permettra de redorer le montant des sommes récoltées. Même si cela fait plus de dix ans qu’elle a quitté San Francisco, elle a l’impression que rien n’a changé. De nouvelles têtes se sont glissées aux anciennes. Elle reconnait ses familles qui ont fait partie du cercle d’amis de sa génitrice et de son conjoint de l’époque. Elle se garde bien d’aller les saluer. Elle se font dans le paysage. Elle s’attarde sur les efforts fournis par l’ONG pour mettre en avant son action. Elle échange avec les acteurs de cette soirée, pose des questions, essaye de voir si des passerelles seront possibles entre leur combat et le leur. Elle tait volontairement son nom. Elle utilise son prénom, car elle n’a pas envie d’être si vite cataloguée. Elle n’a pas non plus envie que sa présence s’ébruite, qu’elle remonte aux oreilles de certaines personnes, lui, notamment. Elle ne souhaite pas faire d’esclandre publique. Son histoire sera débattue dans un tribunal dès qu’elle sera rendue publique. Pour l’instant tout est dans les petits papiers. Un entretien va devoir avoir lieu, mais Jade se sent en sécurité. Elle est bien entourée. Son avocat a sa totale confiance. Sans doute parce qu’elle le connait par cœur, vu qu’il s’agit d’un de ses plus proches amis. Un ami, présent ce soir à ses côtés. Il est loin d’être à l’aise. Il est tout comme elle, il préfère être sur le terrain que d’être dans le paraître. Elle a eu une éducation bourgeoise qui lui permet d’être à l’aise dans son rôle. Un peu comme une seconde peau. « Promis, je te libère prochainement. » Elle lui murmure dans un sourire franc en venant doucement lui tapoter le bras. Il hoche la tête de manière raide, le regard peu amène. Il hausse un sourcil de manière dépité. Une manière de lui signifier qu’il n’y croit guère. « Allez, peut-être que tu trouveras la femme de ta vie. » Elle le taquine de plus beau avec ce sourire détaché qui dénote de celui qu’elle arborait quelques minutes plus tôt. Il lève les yeux en l’air alors qu’il porte sa main à son téléphone. Les affaires ne s’arrêtent jamais vraiment. Il lui prouve en lui faisant comprendre qu’il doit répondre. Elle hoche la tête alors qu’elle vient à son tour jeter un coup d’œil au sien. De nombreux appels en absence, quelques messages sur son répondeur. Elle referme son sac à main qui pend autour de son épaule et porte son téléphone à son oreille. La PDG profite de ces quelques minutes pour prendre connaissance des messages de ses collaborateurs. Il est tard ici, mais il est tôt au Royaume-Unis et de nombreux collaborateurs sont déjà au travail, cherchant à donner une terre d’asile à des personnes abusées par un ami, un proche, un mari. Elle s’éloigne du brouhaha de la foule pour rejoindre un coin reculé, sur un balcon. Elle s’appuie sur la rambarde, son regard se porte au loin alors qu’elle écoute le dernier message. Rien d’urgent. Juste des renseignements sur des demandes techniques qu’elle a pu faire et qu’elle prendra soin de traiter dès le lendemain. Elle sent une présence sur le balcon alors qu’elle range son téléphone dans son sac. La silhouette s’invite dans son champ de vision. Un homme dans la trentaine dont les traits lui sont familiers. Bien entendu, ils sont éloignés de l’adolescent qu’elle a connu. Depuis ce garçon est devenu un homme au charme qui reflète la beauté de ses ancêtres. Elle le reconnait immédiatement, car elle se souvient parfaitement du tremblement de son cœur lorsque ses yeux émeraudes se posent dans les siennes si azures. A une époque, elle aurait tout fait pour que ce regard ne se perde sur elle et ses formes. Elle aurait voulu les faire trembler sous une émotion qu’elle avait éprouvé pour l’héritier Grimaldi. A cette période, elle aurait totalement consenti à n’être que la femme de quelqu’un, si c’était lui. Une vision utopique d’une jeune demoiselle de la bourgeoisie qui croit au prince charmant avant de se rendre compte que la vraie vie n’a rien à avoir avec la fantaisie. Elle avait fini par se faire une raison. Elle lui avait rendu sa liberté, sans faire de vagues, sans rancœur et avec le sourire. Un sourire qui masquait ses larmes qu’elle avait versé dans la solitude d’une chambre. Il avait été un rayon de soleil dans son existence. Elle s’en était éloignée pour ne pas souffrir, pour ne pas sombrer alors que la vie à la maison était déjà bien trop compliquée. Elle avait connu une chute en enfer par la suite de leur rupture. Elle n’avait rien à voir avec lui, même si les médisances avaient été dans ce sens. Elles étaient si loin de la vérité. Ce n’était pas son amour pour Francesco qui l’avait faite sombrer. C’étaient les coups d’un beau-père, la mort certaine d’une mère aimée malgré le mépris qui avait manqué d’avoir raison d’elle. Aujourd’hui c’était du passé, pourtant, elle est décontenancée par le fait de le croiser. Elle aurait dû s’en douter. Le monde dans lequel ils évoluent est plutôt petit. Elle finit par hausser un sourcil. Il est toujours si grand comparé à elle. Malgré sa combinaison noire et ses talons aiguilles, elle lui arrive qu’à moitié de son torse. Elle est menue face à cette silhouette imposante, pourtant elle ne se laisse pas intimider. Cela fait bien longtemps que sa petite taille ne laisse aucune ascendance à un homme. « Eh bien, quelle surprise ! Bonsoir Monsieur Grimaldi, je suis surprise que vous vous rappeliez mon existence. » Elle le taquine de bonne grâce dans un sourire mutin. Ses prunelles brillent de malice. « Je vais bien, je te remercie et toi ? » Elle le questionne. « Toujours à la recherche d’une jolie paire de seins et de fesses qui te feront tourner la tête ou une belle déesse a fini par te mettre à terre ? » Elle le questionne en venant se tourner vers lui pour lui faire face. Il n’y a pas de méchanceté réelle dans ses propos. Elle se montre juste amicalement mesquine parce qu’elle a toujours agi de cette manière. « J’ai croisé tes parents tout à l’heure, mais je n’avais pas fait attention que tu faisais partie du lot, sinon je serai venu vous saluer plus tôt. » Elle n’avait pas vraiment d’animosité pour lui. Il avait joué au con avec elle, mais il était jeune à l’époque et on faisait tous des erreurs à une période. Il ne l’avait jamais insulté ou levé la main sur elle. Il avait juste un besoin de découverte et un appétit pour les femmes qui lui avait fait tourner la tête et l’avait éloigné d’elle. C’était un choix qu’il avait fait et elle pouvait l’accepter. Elle n’était pas assez présomptueuse pour croire qu’elle était irremplaçable. Même si au fond d’elle, l’adolescence l’aurait souhaité. Peut-être qu’auprès de Francesco, l’enfer aurait pu avoir une saveur différente si elle avait pu compter sur lui. Cela dit, elle ne le saura jamais et cela fait bien longtemps qu’elle ne s’est plus posée ce genre de question, ne comptant que sur elle-même.

Elle aurait sans doute dû supposer que toute la famille Grimaldi serait présente à ce type d’évènement. Elle se souvient que les parents de son ami tiennent énormément à ce que leur famille apparait comme un front uni et indissociable. Leur attente a toujours été un poids sur les épaules de leur ainé. Elle se souvient de ces années passées à ses côtés où il n’a eu de cesse de se plaindre des injonctions que ses parents, de cette envie de liberté qui l’habitait sans jamais avoir eu le courage de l’embraser, de se dédouaner de sa famille. Elle aussi à l’époque, elle se sentait prisonnière de cette magnifique cage dorée. Elle n’avait aucune envie de se plier aux attentes de sa mère. Elle n’était pas une potiche. Elle considérait qu’elle valait mieux que ça. Elle a vécu des évènements qui lui ont permis finalement de prendre son envol. Elle a eu de la chance dans son malheur. Elle a souffert, mais a obtenu sa liberté. Son géniteur, redevenu son père n’a jamais cherché à la brimer, à la mouler dans une forme qu’il jugeait convenable. Elle a pu prendre son indépendance et se construire sa propre notoriété, même si elle ne peut renier ses origines et la famille dont elle fait partie. Retrouver l’ainé des Grimaldi est une surprise. Elle ne l’avait pas prémédité, ni même envisagé. Francesco est devenu un bel homme. Son charme a gagné en maturité. Il n’a plus le visage d’un jeune garçon. C’est un homme qui lui fasse et il faut bien reconnaitre que sa beauté est toujours attractive. Elle n’y est pas insensible. Il possède des traits qu’elle perçoit travaillés et ciselés par des heures de sport. C’est un homme qui prend soin de lui et qui ne semble pas avoir perdu son aisance à charmer son auditoire. Les femmes doivent tomber comme des mouches autour de lui. Du moins, celles qui sont disposées à partager une nuit dans ses draps de soie avant de disparaitre au petit matin soit en redevenant une parfaite inconnue aux yeux de l’héritier, soit en gagnant un droit d’entrée pour quelques nuits d’ivresses supplémentaires. Elles auraient tort de s’en priver si c’est ce qu’elles désirent. Jade ne prête aucun jugement sur ce sujet. Si l’héritier est un parfait prototype pour un Don Juan, elle est l’archétype d’une croqueuse d’homme. Elle collectionne les aventures. Elle a tenté à plusieurs reprises des histoires avec des hommes qui ont su trouver leur place dans son existence, mais ils avaient des attentes auxquelles elle ne pouvait pas répondre. Elle n’est pas un faire-valoir et elle ne compte pas s’éclipser pour satisfaire les besoins d’un homme. Elle sourit aux paroles de l’italien. « Toujours charmeur à ce que je constate. » Elle lui indique lorsqu’il met en évidence sa classe. Sa voix se fait charmeuse alors qu’elle lui fait face. Elle l’observe avec attention, s’empreigne de sa beauté qu’elle trouve toujours aussi envoutante. « Je vois que la famille Grimaldi n’a pas perdu ses habitudes. » Elle ajoute sur le ton de la conversation. Son sourire se veut compatissant, car elle se souvient que le jeune adolescent qu’elle a connu détestait ce genre d’apparition. Il lui annonce ses fiançailles. Un mariage de raison à première vue, orchestré par ses parents. Un mariage dont il se dédouanerait bien quand bien même il lui apporte certains avantages. Il demeure un homme libre malgré ses fiançailles. « Il semblerait qu’une demoiselle a failli y parvenir. » Elle lui indique en penchant légèrement la tête. Elle fronce un sourcil légèrement, résolument amusée. « Finalement, Monsieur Grimaldi n’aurait pas un cœur de pierre comme on le prétend ? » Elle joue les provocatrices pour le plaisir de le taquiner. « Je suis célibataire. Cela fait bien longtemps que je ne rêve plus du prince charmant. Je suis trop indépendante pour satisfaire les exigences des hommes. Faut mieux être seule que mal accompagnée, n’est-ce pas ? » Elle le questionne avec cette assurance qui lui a toujours collé à la peau. Elle sent le regard de Francesco parcourir ses formes. Cela lui arrache un sourire même si elle ne fait aucun commentaire à ce sujet. Elle l’écoute attentivement. Elle retrouve une facette de la personnalité du Grimaldi qu’elle a côtoyé par le passé. « Je vois que certaines choses sont immuables. » Elle commente aux propos de l’italien. Elle lui offre un sourire compatissant. « Je suis une agréable surprise dans cette soirée dénuée d’intérêt ? » Elle le taquine dans un rire léger et maitrisé. « Je comprends ce que tu veux dire. C’est pour cela que je me suis concentrée que sur les organisateurs et leurs collaborateurs. Ils font du bon travail même si la plupart de leurs convives n’en ont presque rien à faire. » Elle commente sur le ton de la conversation. « Je suis là pour représenter mon père. » Elle lui révèle. Si les souvenirs de Francesco sont bons, il retiendra que c’était un fait plutôt rare à l’époque où ils se fréquentaient. Elle avait pour principe d’être la potiche de son beau-père et son père était un parfait étranger. Ce qui est bien différent désormais. « Mais j’en ai profité pour rentrer en contact avec l’ONG qui a organisé cette soirée. Je pense qu’un partenariat est possible avec celle que je gère. » Elle lui indique simplement avant de lui retourner simplement la question avec un sourire engageant. « Et toi, que deviens-tu ? » Un moyen de se faire une idée de l’homme qu’il est devenu, dont elle ignore tout et qui aiguise sa curiosité.

La rencontre est divertissante. Elle est inattendue, mais agréable. Elle prend plaisir à échanger avec lui. Elle ne manque de le taquiner pour son seul plaisir. Cela fait partie de sa personnalité. Elle aurait pu être mauvaise et vindicative, mais ce qu’il s’est passé entre eux semble appartenir à une autre vie. Il a fait sa part d’erreur. Il l’a blessé, mais cette meurtrissure n’était rien en comparaison de ce qu’elle a pu endurer par la suite. Leur histoire d’amour lui a permis de voir qu’il ne suffit pas de se prétendre amoureux pour l’être, qu’un je t’aime ne devenait pas forcément un happy end. Leur histoire d’amour, aussi éphémère qu’elle soit, l’a fait grandir, quitter l’adolescence et entrer dans l’âge adulte. Francesco reste le premier. Celui auquel nous songeons avec nostalgie, celui dont le souvenir nous arrache parfois un sourire. Un premier ne s’oublie pas, qu’importe l’histoire que nous avons eu avec lui. Il se plie obligeamment à ses piques espiègles. Il lui communique des informations sans chercher à se cacher. Il se dévoile tel qu’il est aujourd’hui. Un homme qui semble être bien plus posé que l’adolescent qu’elle a connu. Elle est surprise qu’il lui avoue si aisément craindre l’amour. Elle l’écoute attentivement en silence. Le discours d’une personne qui a eu le cœur brisé. Gérer une entreprise est bien moins compliqué que de tomber amoureux. Une remarque qui lui arrache un sourire amusé. Elle ne dit mot, car elle garde le fond de sa pensée pour elle. Elle fuit l’amour également. Pas par peur, mais parce qu’elle est tombée amoureuse de nombreuses fois et a été toujours déçue. La fierté masculine a toujours fini par mettre en échec ses relations. Aucun de ceux qu’elle a aimé ont pu supporter l’idée qu’elle ne comptait pas changer pour eux, pour se plier à leurs attentes. Quand on aime quelqu’un, on l’accepte telle qu’elle est, avec ses qualités et ses défauts, car c’est elle qu’on a choisi. Malheureusement pour elle, ses relations ont finis par tous être des échecs, alors elle a préféré abandonner la partie et juste se concentrer sur ses projets professionnels afin de les réaliser. Elle avait fait son petit bonhomme de chemin et elle pouvait en être fière. Elle l’était assurément, mais il est vrai que partager ce bonheur avec quelqu’un aurait été fort appréciable. Malheureusement, on ne pouvait pas avoir tout ce qu’on voulait dans la vie. Il fallait savoir composer avec les cartes qu’on nous donnait. Elle n’insiste pas lorsqu’il évoque celle qui a manqué de le faire tomber. Elle sent que c’est quelque chose qui le pèse encore à ce jour et qu’il porte sur ses épaules. Il s’inquiet naturellement de sa situation et c’est à son tour de lui répondre sans tabous. Elle n’a pas de secrets à camoufler. Elle se sent bien dans ses baskets et assume pleinement son indépendance malgré la solitude qu’elle impose. Une solitude que ne manque pas de souligner Francesco. Lui aussi semble devoir vivre avec elle, qu’importe ce que peuvent dire les tabloïds. « Effectivement, c’est toujours plus appréciable de pouvoir tronquer sa solitude. » Elle lui répond naturellement en haussant les épaules. Elle donne l’illusion que cela ne la gêne pas, mais la vérité est toute autre. Elle lui offre un sourire amusé lorsqu’il la complimente de nouveau. « Merci, cela te va bien la maturité. » Elle le taquine de bonne grâce en ponctuant ses propos par un clin d’œil mutin. Il ne se montre pas avare de flatteries. Elle retrouve ce charisme qui lui a toujours plus chez le garçon qu’elle connaissait. Aujourd’hui, il n’a plus la même aura. Il est possible de voir que lui aussi la vie a pu le malmener même si les raisons sont insaisissables au premier regard. Elle sent le poids de son regard sur elle. Ce n’est pas désagréable. Bien au contraire. Il semble toujours la trouver à son goût. Elle évoque son père et découvre que le jeune homme est tout aussi surpris qu’il devrait l’être s’il se rappelle bien son histoire. « Oui, c’est pour aller vivre avec lui que j’ai quitté San Francisco avant la fin du lycée. » Elle lui indique en lui taisant tout le reste. Elle lui offre une partie infime de son histoire sans lui. L’essentiel en somme. Il s’intéresse à son travail, prêt à lui ouvrir le réseau de son père, devenu également le sien à sa disposition. « Oui, l’ONG WATP – Woman are the power. Nous défendons les femmes victimes de violences conjugales et familiales. Nous avons l’intention de monter une antenne à San Francisco. C’est pour cela que je suis principalement revenu à San Francisco. Toute aide est bonne à prendre alors si tu le proposes si gentiment, je ne peux qu’accepter ton offre. » Elle lui indique avec chaleur avant de lui retourner la question. Elle découvre ainsi qu’il a monté sa propre entreprise d’import-export. Elle sourit, car elle prend conscience que de cette manière il voyage et peut lier cela avec ses envies de voyage. Une manière de joindre l’utile à l’agréable. Cela lui correspond bien, elle doit bien avouer. Malgré cette semi-liberté, il demeure profondément lié à son père et à son commandement. « Je te souhaite de pouvoir prendre véritablement ton envol et de pouvoir imposer tes choix. Je comprends que cela puisse être difficile. » Elle lui indique avec bienveillance en lui offrant un sourire doux. « Au moins, tu as l’occasion de découvrir de nouveaux pays et d’aller à la recherche de leurs merveilles. Cela se rapproche de ton rêve d’être globetrotteur si je me souviens bien. » Elle lui indique avant de rire à sa dernière remarque. « Effectivement, mais si l’un de nous étaient mariés, il aurait été difficile d’échanger sans avoir un époux jaloux ou une épouse jalouse sur le dos. » Elle lance dans un ton qu’elle rend badin. « Encore plus si tu m’offre un verre. » Elle ajoute en lui faisant un clin d’œil. « Enfin tu aurais eu de la chance puisque que l’alcool coule à flot. Ton invitation aurait passée crème, mais pourquoi pas pour un verre. » Un sourire mutin ourle ses lèvres alors qu’elle porte son regard vers l’assemblée qui se trouve derrière la porte fenêtre. Elle entend son téléphone vibrer et s’en empare immédiatement. Un message de son cavalier qui lui indique qu’il l’abandonne à de bonnes mains. Il semble l’avoir aperçu avec Francesco et a pris la poudre d’escampette. « D’autant plus désormais que mon cavalier s’est fait la malle. Je suis toute à toi. » Elle lui indique avec cette pointe de malice qui lui colle à la peau juste pour le plaisir de le taquiner une fois de plus.